Elles prennent effet après la victoire de Constantin sur Maxence à l'issue de la bataille du Pont Milvius. Tous deux fils de tétrarques, l'accession au titre de césar met en concurrence le fils de Constance Chlore et celui de Maximien Hercule. Le conflit prend sa source à la mort de Maximien en 310, puis après celle de Galère en 312, il devient inévitable entre les deux césars. Constantin va à la rencontre de Maximin ; après avoir franchi les Alpes au Mont Genève, s’empare de Suse, puis de Milan. A Vérone, il défait de un contingent commandé par Pompeianus le préfet du prétoire de Maxence, puis il marche sur Rome. Les troupes de Constantin sont composées de 90.000 fantassins et 8.000 cavaliers contre 188.000 hommes, pour Maxence.

Au lieu dit Saxa Rubia (les roches rouges) à moins de dix kilomètres du forum romain Maxence avait fait construire près du pont Milvius un pont flottant, supporté par des embarcations, qu’il avait doté d’un système d’escamotage dans l’espoir de précipiter les troupes ennemies. Mais ce stratagème se retourne contre lui car ses hommes acculés le dos au Tibre, ploient sous le choc de la cavalerie et se replient en désordre, s’engageant sur le pont qui s’écroule et précipite dans le fleuve Maxence lui même qui s’y noie.

Le lendemain Constantin rentre dans Rome, le Sénat aussitôt lui confère l’épithète de Maximus, où il règne en maitre sur l’Occident. Après 312 Constantin rompt définitivement tous rapports avec les herculéens établis par Dioclétien lors de la diarchie et maintenu sous la tétrarchie. Il continue à adorer SOLI INVICTVS qui prendra une large place désormais dans le monnayage constantinien. Constantin introduit une véritable réforme dans l’armée. Une première série de mesures concerna l’organisation de l’armée en unités. Après la bataille du pont Milvius, en 312, Constantin décida de dissoudre les corps qui avaient pris parti avec le plus de passion pour son compétiteur, Maxence, à savoir les cohortes prétoriennes et les equites singulares Augusti. Cette mesure n’avait rien de révolutionnaire ; souvent, quand une légion avait soutenu un candidat malheureux au pouvoir elle était dissoute, mais en 312 le problème était plus délicat car c’était les cohortes prétoriennes et les equites singulares Augusti qui étaient concernés, c’est-à-dire la garde impériale. Et un empereur ne pouvait pas se passer de garde. Constantin créa donc pour répondre à ce besoin, les scholes palatines, soit 5 unités de 500 cavaliers. En établissant une distinction claire entre les troupes d’accompagnement, le comitatenses et les troupes de la frontière les limitanei. L’empereur élargit le comitatus impérial, c’est à dire l’armée qui suit l’empereur en campagne au dépend des troupes frontalières. Pour cela il va prélever des légions à la frontière et créer des vexillations de cavalerie et des auxilia d’infanterie supplémentaires.

La deuxième grande réforme fut elle aussi une conséquence de la bataille du pont Milvius et concerne le haut commandement. Depuis la crise du III° siècle les observateurs avaient remarqué que les préfets du prétoire représentaient un danger pour l’empereur en titre. Le personnage portant ce titre se plaçait au sommet de la hiérarchie à la fois des hauts fonctionnaires et des militaires. Il occupait la deuxième position juste derrière le souverain et le remplaçait en cas d’empêchements ; entre autre il lui servait de ministre de la guerre. Cette position fait que plusieurs préfets du prétoire avaient tenté leur chance en provoquant des coups d’Etats. Ceux qui avaient échoué étaient restés pour l’éternité des usurpateurs, ceux qui avaient réussi étaient devenus des empereurs légitimes. Constantin décida de supprimer la fonction mais de garder le titre, conformément au conservatisme des mentalités antiques. Il arrêta que trois préfets du prétoire se partageraient l’empire, un pour chacune des trois grandes régions qui le composaient : la Gaule (Gaule, Germanie, Bretagne, Espagne, Tingitane), un pour l’Illyrie (l’Illyrie, l’Afrique, l’Italie) et un troisième pour l’Orient. Les titulaires de la charge, n’avaient que des fonctions militaires réduites pour l’essentiel, à la logistique. Ils exerçaient surtout des pouvoirs judiciaires placés au dessus des vicaires fonctionnant comme une cour d’appel. Le commandement leur fut enlevé et il leur fut confié à des officiers appelés maîtres des milices, magistri militum. Chacune de ces trois grandes régions furent confiées à un maître de cavalerie. Dans cette structure il établit une distinction claire entre les troupes d’accompagnement comitatenses et les troupes de la frontière les limitanei.

''« …Constantin pris encore une autre mesure, qui permit aux Barbares de pénétrer sans rencontrer de résistance, dans les territoires soumis à la domination romaine ; comme grâce à la prévoyance de Dioclétien, selon le principe que j’ai exposé plus haut, l’empire romain sur toutes ses frontières était retranché par les villes, des stations fortifiées par des tours, ou l’ensemble de l’armée y avait ses cantonnements, le passage était impossible pour les Barbares, vu qu’il y avait des forces prêtes à résister et repousser l’assaillant. Or abolissant cette sécurité en retirant des frontières la plus grande partie des soldats, Constantin les installa dans les villes qui n’avaient pas besoin de protection, priva de secours ceux qui étaient sous la menace des Barbares et imposa aux villes qui étaient paisibles le désordre que procure la soldatesque…''

A la faveur de sa victoire sur Maxence, Constantin réussit d'une part à se débarasser d'un concurrent, mais aussi à neutraliser un dangereux préfet du prétoire, avec la mise en place d'une nouvelle organisation, où les unités chargées de sa protection seront des hommes choisis par lui et entièrement dévoués à sa cause.

Multiple d’argent (2 argenteii)

Automne 315

RIC : 36

 

(V) (Numismatica Ars Classica)

A/ : IMP CONSTANT-INVS P F AVG

Buste de trois quarts vu de face, il porte la cuirasse et casque orné d’un plumet et d’un chrisme en médaillon. Il tient de sa main droite un bouclier orné de la louve allaitant Remus et Romulus, au dessus une épée pointée vers la bas et tient une tête de cheval de sa main droite par la bride.

R/ : SA-LVS REI-PVBLIC-AE

Constantin, à gauche, en habit militaire, debout sur une plateforme, il salue de sa main droite et tient un trophée dans sa main gauche, derrière lui la Victoire tenant une palme. Il est entouré de neufs militaires casqué et armés de hastes. De part et d’autre de Constantin, deux militaires casqués tiennent chacun un étendard (vexilum) suivis de deux autres soldats. Au premier plan un groupe cinq cavaliers à pieds tenant leurs montures par la bride.

-/-//-

Poids : 5g56 axes : ?

(4 ex : V, 5g56 ; Len : 6,65 ; Mun : 6g41 ; NAC: 6g08.)

Au droit de ce médaillon, le buste équestre de Constantin a également un rapport avec la cavalerie qui fut déterminante dans cette bataille. Au revers une scène du triomphe de Constantin entouré de ses soldats, avec à leur tête deux légionnaires porteurs de vexillum. Là encore, la cavalerie est encore au premier plan. Ce médaillon, au droit comme au revers, célèbre la victoire de Constantin sur Maxence au pont Milvius. En revanche, les mentions votives : VOT X sont curieusement absentes au revers de ce médaillon.

315

Nummis de bronze argenté au 1/96

- B 558 -

 

A/ : CONSTANTINVS M-AX AVG - E*5 –

Buste à gauche avec cuirasse, casque lauré, haste sur l’épaule, tenant une tête de cheval par la bride.

R/ : VICTORIA AVGG NN

Victoire debout à droite écrivant VOT X sur un bouclier posé sur un cippe.

T/F//PLG

Poids 2g34, axes : 11h

- B 558 α -

 

A/ : IMP CONSTANTINVS A-VG - E*5 -

Buste à gauche avec cuirasse, casque lauré, haste sur l’épaule, tenant une tête de cheval par la bride

R/ : SOLI INVIVTO COMITI

Sol radié, debout à gauche tenant un globe dans sa main gauche et levant la main droite.

T/F//PLG

315-début-316

- B 603 α -

   

A/ : CONSTANTINVS AVG

Buste lauré à gauche avec la cuirasse ; il tient de sa main droite un cheval par la bride et le puggio de sa main gauche.

R/ : SOLI INVIC-TO COMITI

Sol radié debout à gauche tenant un globe sans sa main gauche et levant la main droite.

A/S//PLG

318-319

- B 21α -

  

A/ : CRISPVS NOB CAES - F*11 -

Buste lauré avec la cuirasse à gauche il tient de sa main droite un cheval par la bride et le puggio de la main gauche.

R/ : VICTORIAE LAET PRINC PERP

Deux victoires se faisant face posant un bouclier sur un autel sur le quel est inscrit VOT/PR

-/-// L P

Poids : 2g75 axes : non communiqués et 3g52, axes 6h.

mars 321

- B 29 -

 

A/ : D N IVL CRIS-PO N C - F*17 -

Buste lauré à gauche avec la cuirasse, tenant par la bride un cheval de la main droite et une haste posée sur son épaule gauche.'' ''

R/ : CAESARVM NORTORVM

Au centre : VO/TIS/V

-/-// .P.L.

Poids : 2g60, axes : 12h.

Poids : 3g17 axes non communiqués,

Poids: 2g75 axes non communiqués

En occident c’est probablement au cours de cette année que s’effectue l’heureuse campagne de Crispus contre les Francs…( Bast vol XIII p 15)

321

- B 33 α -

A/ : CONSTAN-TINVS AVG - E*51 -

Buste à droite, avec casque non lauré et cuirasse ; il tient une haste sur son épaule droite, et cheval par la bride de sa main gauche.

R/ : CONSTANTINII AVG

Au centre : VO/TIS/XX

-/-// .P.L.

Poids : 2g77, axes :12h.

- B 35α -

 

A/: D N CRISPO – NOB CAES - E*5 –

Buste à gauche avec cuirasse et casque non lauré, il tient de sa main droite un cheval par la bride et une haste et un bouclier sur son épaule gauche.

R/: CONSTANTINII AVG

Au centre : VO/TIS/XX

-/-//.P.L.

(Poids et axes non communiqués)

321 (trophée)

- B 41α -

     

A/ : CONSTAN-TINVS AVG - E*51 -

Buste à droite avec casque non lauré et cuirasse ; il tient par la bride un cheval de sa main droite, et une haste posée sur son épaule de sa main gauche.

R/ : VIRTVS EXERCIT

Trophée entre deux captifs assis à terre.

Poids et axes non communiqués.

A/S/PLG

- B 51α -

  

A/ : D N IVL - CRISPO N C - F*17 –

Buste lauré à gauche avec cuirasse, tenant un cheval par la main droite et une haste sur l’épaule gauche.

R/ : VIRTVS EXERCIT

Trophée entre deux captifs

A/S//PLG

Poids 2g08, axes non communiqués.

321 (vexilum)

- B 61α -

A/ : D N CRIS-P-O NOB CS - E*5 –

Buste à gauche, avec casque et cuirasse, il tient un cheval par la bride de sa main droite et une haste et un bouclier sur son épaule droite.

R/ : VIRTV-S EXERCIT

Vexillum inscrit : VOT/XX de part et d’autre deux captifs assis parterre.

A/S//PLG

323

- B 190 αa -

A/ : D N IVL -CRISPO N C - F*17 -

Buste lauré à gauche avec la cuirasse, il tient un cheval par la bride de sa main droite et une haste sur son épaule gauche.

R/ : BEATA TRA-NQVILITAS

Autel sur la face antérieur duquel on lit : VOT/IS/XX. Sur l’autel est posé un globe ; au dessus trois étoile.

C/R//PLG

Poids : 2g 44, axes : 6h. coll : Compas.

''« …En févier 323 ou mars probablement, les Goths avaient franchi le Danube et Constantin qui se trouvait à Thessalonique dût traverser la Thrace pour les repousser. Licinius jugea cette incursion dans son domaine comme une violation des accords qui avaient suivi la première guerre civile. La campagne contre les Goths fut toutefois un succès pur Constantin qui fit un grand carnage des ennemis, y compris leur chef Rosimond »…'' (19).

Atelier de Trèves

RIC= ?

 

A/ : IVL CRISPO NOB CAES

Buste lauré à droite avec cuirasse et paludamentum, il tien son cheval par la bride de la gauche et une haste posée sur son épaule droite.

R/ : BEATA TRAN-QVILLITAS

Autel, sur la face antérieur duquel est inscrit V.O/TIS/XX, sur l’autel un globe, au dessus trois étoiles.

-/-//.PTR.

(1 ex Poids et axes non communiqués)

RIC :?

A/ : CRISPVS NOB CAES

Buste lauré à droite avec cuirasse et paludamentum il tient son cheval par la bride de sa main gauche et une haste pointée en avant dans sa main droite.

R/ : BEATA TRAN-QVILLITAS'' ''

Autel, sur la face antérieur duquel est inscrit VO/TIS/XX, sur l’autel un globe, au dessus trois étoiles.

-/-//.PTR.

Poids : 2g22, axes : 6h.

 

A/ : CONSTANTINVS IVN NOB C

Buste lauré à gauche tenant un cheval par la bride de la main droite, un bouclier est posé sur son épaule gauche

R /: BEATA TRAN-QVILLITAS

Même que précédent autel inscrit : VO/TIS/XX.

-/-//.PTR.

(1 ex, poids et axes non communiqués)

 

A/ : CRISPVS NOB CAES

R/ : BEATA TRAN-QVILLITAS

Même que le précédent. -/-//.STR.(1 ex, poids et axes non communiqués)

RIC 415

A/ : IVL CRISPO NOB CAES - G*11 -

Buste lauré à gauche avec cuirasse et paludamentum tenant de la main droite son cheval par la bride et de la main gauche une haste et un bouclier posé sur son épaule.

R/ : BEATA TRAN-QVILLITAS

Même que le précédent V.O/TIS/XX

-/-//.PTR[[Image:Image 134.png|top]]

 

A/ : IVL CRISPPO NOB C-AES - G*11-

R/ : BEATA TRAN-QVILLITAS

Même que le précédant V.O/TIS/XX

-/-//. STR[[Image:Image 137.png|top]]

(1 ex poids et axes non communiqués)

RIC: 419

  

A/ : CONSTANTINVS IVN N C - G13 –

Buste à gauche, lauré et cuirassé, tenant de la main droite la bride d’un cheval ; dans sa main gauche il tient une haste et un bouclier orné de deux personnages, posé sur son épaule gauche.

R/ : BEATA TRAN-QVILLITAS

Autel, sur la face antérieure duquel on lit : VO/TIS/XX

-/-// PTR

Atelier d’Arles

315-316

 

A/ : IMP CONSTANTINVS AVG

Buste lauré avec la cuirasse tenant son cheval par la bride de la main droite, bouclier sur son épaule gauche.

R/ : SOLI INV-I-CTO COMITI

Sol radié debout à gauche levant la main droite et tenant un globe de la gauche.

S/F//PARL

Atelier de Ticinum

320-321

 

A/ : CRISPVS NOB CAES

Même que précédent.

R/ : DOMINOR.NOSTROR.CAESS

Au centre une couronne à l’intérieur de laquelle on peut lire VOT/./X

-/-//TT

Atelier d’Aquilée

321

- RIC 98 -

     

A/ : CRISPVS NOB CAES

Même que le précédant.

R/ : CAESARVM NOSTRORUM

au centre VOT /./ X 

-/-//. AQS .

(1ex poids et axes non communiqués)               

                                                              Poids : 3g01 axes : 12h .

                                                              Vente : Numismatica Ars Classica 8 mai

                                                              2018 lot : 1059 (C :43, RIC : 98)

Atelier de Nicomédie

325 Multiple d’or (2 solidi)

 

A/ : D N CONSTANTINVS MAX AVG -A*-

Buste à droite, avec cuirasse et paludamentum vu de trois quarts en avant.

R/ : EQVITES ROMANVS

Cavalier tête nue en habit militaire, marchant à droite, et levant la main droite, il porte un torque à son poigné. Sa monture est richement harnachée d’une croupière festonnée.

-/-//SMN

P. M. Brünn, au volume VII du RIC « Constantine to Licinius » P. 616, décrit le revers de ce médaillon comme suit : « Empereur mouted r., raising r. hand » (empereur monté à droite levant la main droite). On peut supposer que ce revers ne représente pas l’empereur mais, tout simplement un cavalier. Celui-ci est présenté tête nue, la légende : EQVITES ROMANVS est pour le moins explicite, elle ne mentionne en aucun cas l’auguste. En 315, lors du donativum distribué l’occasion les décennales Constantin, les ateliers monétaires ont émis des séries festives sur le thème de la cavalerie, évoquant la victoire de Constantin sur Maxence au pont Milvius, où ces unités s’y étaient illustrées. Dix ans plus tard ce multiple d’or est distribué pour célébrer les vicennales de l’empereur. Cette monnaie ferait-elle allusion à la réforme militaire de Constantin avec la création de scholaes palatines, troupes d’élite chargées de la protection de l’empereur en remplacement des cohortes prétoriennes ?